Comment rebondir après un échec ?

L'échec est toujours dur à encaisser mais il peut aussi permettre de réajuster ses projets et de rebondir. Alors, comment faire de l'échec un tremplin et non un naufrage ? Comment retrouver sa confiance en soi et sa motivation ? Enquête. 

"J'ai raté ma licence en droit et je suis complètement découragée car j'avais beaucoup travaillé", confie Laura. "Moi j'ai connu plusieurs échecs sentimentaux et je me replie, j'ai l'impression de n'intéresser personne !". "Mon échec en médecine m'a anéanti. Pendant deux jours, j'étais incapable de réagir".

Tous ces témoignages nous le rappellent : l'échec nous plombe et nous emplit presque toujours d'émotions négatives : abattement, découragement, tristesse, colère... Eh oui, avant de vous assurer que l'échec est un tremplin formidable, reconnaissons d'abord qu'il est toujours dur à encaisser ! Et si c'est un premier échec, c'est encore plus dur.  

Vous avez envie de rester au fond de votre lit, de pleurer toute la journée, de ne voir personne ou au contraire de crier votre douleur ? OK. Pendant quelques heures, il vous faut boire cette potion amère et laisser couler vos larmes.

Avant de rebondir, il y a bien un saut vers le bas, non ?

Attention à la perte d'estime de soi !

 Mais le risque, si l'on pleure trop longtemps, est de se laisser emporter par les émotions, très fortes, qui vous submergent. Le découragement, l'angoisse, et surtout, la perte de confiance en soi. "De toutes façons, je suis nulle"...
"En France, on a souvent tendance à confondre "avoir" et "être" : je n'ai pas le bac, donc je suis nul. Alors que je vaux beaucoup plus que cet échec !", fait remarquer le psychiatre Patrice Huerre.

La blessure d'amour propre peut être si vive, que certains en viennent presque à perdre toute estime d'eux-même, et jusqu'au goût de vivre. "J'ai raté mon bac avec 9,5, a écrit Khalid sur nos forums. Quelle agonie ! Le plus grave, c'est que tout mes amis l'ont eu sauf moi. Je préfère mourir que refaire une année !"

Autre réaction courante, la fuite : "De toutes façons, c'est nul ces études, je vais tout laisser tomber". On peut fuir dans les voyages lointains, les addictions, pour oublier, ou, après un échec amoureux, partir dans des aventures sentimentales à répétition.

Evidemment, ce sont de fausses pistes, qui ne vous permettront pas vraiment de rebondir parce que vous niez la blessure plutôt que de la soigner. "L'échec n'est pas à nier, confirme Isabelle Stoquelet-Dargent, psychologue. Il faut plutôt l'analyser, en tirer les éléments pour bâtir d'autres stratégies."


Analyser l'échec pour mieux le digérer


Laissez donc un peu de côté  vos émotions, et forcez-vous à regarder votre échec en face, comme un objet extérieur, puis tâchez de l'analyser.
Pour quelles raisons avez-vous échoué ? L'objectif que vous vous étiez fixé était-il trop élevé ? Aviez-vous le bon profil ? Etiez-vous réellement motivé ? Et avez-vous mis toutes les chances de votre côté ? Répondez franchement à toutes ses questions, soyez en vérité avec vous-même. "En fait, j'avais fait ces études pour faire plaisir à mes parents, mais je ne les avais pas vraiment choisies, je n'ai jamais voulu être ingénieur, raconte Alice, en échec après deux ans de classes préparatoires aux grandes écoles.

Un gagnant est une personne qui sait choisir ses combats, vous diront tous les coachs. En matière d'études ou de vie professionnelle, il est donc capital de savoir si vous avez choisi la bonne orientation, c'est-à-dire celle qui vous motive et pour laquelle vous avez les compétences et les talents requis. 

En tirer les bons enseignements

 Il ne s'agit pas de vous accommoder de l'échec, mais d'en tirer toutes les leçons possibles pour l'avenir. En cas d'échec sentimental, ne mettez pas tous les torts sur l'autre, mais reconnaissez aussi vos manques et vos erreurs.

Sur le terrain professionnel ou étudiant, cernez bien les raisons qui vous ont fait échouer. Et tenez-en compte pour ne pas recommencer. "J'ai voulu mener de front mes études avec un travail à temps plein, mais c'était trop pour moi", reconnaît Laetiita qui a décidé cette année de consacrer plus de temps à l'étude.

Ne vous contentez d'ailleurs pas de bonnes résolutions ("l'an prochain, c'est décidé, j'apprends mes cours dès le début'"), mais mettez en place les moyens concrets qui vous ont manque pour réussir. Emploi-du-temps, lecture, travail, nouvelles habitudes de vie... Pour partir en guerre, et être victorieux, mieux vaut avoir les bonnes armes !           

Ne pas rester seul

Pour reprendre confiance en vous, il faut alors vous appuye sur vos points forts, vos qualités, vos succès antérieurs ou annexes. L'échec que vous venez de subir a tendance à tout recouvrir, mais peu à peu, il va prendre moins de place. Pour vous aider, repensez à ce que vous avez réussi jusque-là, aux qualités que votre entourage apprécie en vous....

L'idéal est de faire ce travail avec une personne extérieure, qui vous aidera à être objectif : un membre de votre famille, un ami, un conseiller d'orientation, un coach... "Il ne faut pas rester seul face à son échec, insiste Isabelle Stoquelet-Dargent. Au contraire, certaines personnes peuvent vraiment vous aider à vous relever en portant sur vous un regard qui vous voit dans votre globalité, avec tout votre potentiel".  

Construire un nouveau projet

 Comme l'étincelle qui relance le moteur, il suffit souvent de ce coup de projecteur sur vos qualités et vos points forts pour vous remettre en route. L'analyse de votre échec conjugué à ce bilan vous indique de nouvelles voies à suivre : vous pouvez ainsi bâtir un nouveau projet, plus en phase avec votre personnalité, et donc plus motivant.
"Après mon échec en médecine, raconte Tiphaine, j'ai fait un bilan avec un conseiller d'orientation. Je me suis rendu compte que j'avais finalement peu de goût pour les matières scientifiques, mais une forte motivation sociale. Je me suis réorientée vers un DUT Carrières sociales et je pense passer le concours d'assistante sociale, un métier qui me convient finalement bien mieux que la médecine, même si au départ, il n'y avait que cela qui m'attirait".

 

Elargir son horizon, s'ouvrir à de nouveaux projets

Les parcours réussis sont souvent ainsi semés d'échecs... Mais la bonne nouvelle, c'est que vous n'êtes pas seul à vivre cela. "Il n’y a pratiquement jamais de parcours de vie sans échec, aime à dire Michel Giraud, ancien ministre du Travail, et directeur général de la Fondation qui a lancé les Ecoles de la Deuxième chance (E2C).

Interrogez quelques seniors aujourd'hui épanouis dans leur travail. Vous serez étonnés par la sinuosité de leur itinéraire ! En matière professionnelle, il vous faut donc souvent faire le deuil de votre premier projet et renoncer au métier de vos rêves pour vous ouvrir à un autre projet. Rappelez-vous qu'il n'y a pas qu'un métier fait pour vous, mais des quantités de métiers ou secteurs professionnels qui pourraient vous convenir !

Les écoles et les filières professionnelles multiplient d'ailleurs aujourd'hui les passerelles et les formations permettant de se reconvertir ou d'apprendre un métier en quelques mois, comme pas exemple dans les nouvelles écoles du numérique.

De même sur le plan amoureux : il n'y a pas qu'une personne faite pour vous ! Après un échec sentimental, évitez cependant de repartir tout de suite en conquête, car en la matière, la réussite n'est jamais assurée et un nouvel échec pourrait vous faire replonger. 

Se fixer de petits objectifs de réussite, être agile

 Fixez-vous plutôt de petits objectifs de réussite, très faciles à atteindre. Organisez un voyage, refaites la déco de votre chambre, refaites du sport... Et félicitez-vous lorsque vous avez réussi !

C'est d'ailleurs la méthode proposée par la plupart des coachs pour se libérer des idées négatives, comme peut l'être l'idée fausse que vous allez rater tout ce que vous entreprenez.


L'échec est une blessure qu'il ne faut pas nier mais soigner doucement et patiemment. Si vous vous sentez encore fragile, jouez la sécurité, allez-y pas à pas. Vous allez rebondir oui, mais pas forcément en franchissant comme un champion une barre super haute d'un seul coup. Car rebondir, ce n'est "prendre votre revanche" par orgueil, mais plutôt s'appuyer sur ses bons moteurs de motivation, et trouver peu à peu sa véritable voie de réussite.

Ainsi vous allez vous libérer du regard des autres, franchir des caps, et reprendre confiance en vous. Alors, vous serez plus fort face aux échecs que vous rencontrerez, ou plutôt plus agile, plus résilient, plus souple, plus mûr... Vous pourrez "réussir votre vie", en naviguant à travers les échecs.

 

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